Son père Kun-Woo Paik est pianiste soliste. Sa mère Yun Jung-Hee, actrice de cinéma star en Corée du Sud, a tourné plus de 300 films dont « Poetry » qui a obtenu le Prix du Meilleur Scénario au Festival de Cannes en 2010. Jin-Hi Paik a donc passé son enfance à sillonner le monde avec ses parents, s’endormant dans les coulisses et jouant sur les plateaux de tournage.

« Cet environnement m’a rendu bien évidemment la musique et son langage très familiers. J’ai eu la chance de suivre mon père dans ses concerts dans les plus grandes salles, jouant avec les plus grands orchestres du monde » explique-t-elle. « Quand j’ai découvert le violon, j’ai été fascinée par le son qui pouvait sortir de « cette planche et de ce bâton ». De plus, je voulais jouer avec mon père mais ce dernier a voulu que j’attende pour que je ne commence pas trop tôt. Et je n’ai pas regretté le choix de mon instrument : il me permet d’aborder toutes les époques, tous les genres et toutes les formations. »

La Covid et l’arrêt brutal de son métier

Privée de tournées, elle a alors contribué à sa manière en faisant un petit concert au balcon tous les midis.

« J’étais en pleine tournée « Intégrales des Symphonies » de Beethoven avec l’Orchestre Les Siècles quand le premier confinement a été annoncé. La violence de l’arrêt nous a complètement sonnés » avoue Jin-Hi. Privée de concerts, festivals, tournées, elle a alors essayé de contribuer à sa manière en faisant un petit concert au balcon tous les midis du premier confinement. « Une démarche pour dire que nous pouvions communiquer malgré la distanciation » se souvient-elle. Depuis, elle n’a pu reprendre les concerts que fin août, pour rejouer des Symphonies de Beethoven avec Les Dissonances, orchestre qui joue sans chef d’orchestre. Jin-Hi joue quasi-essentiellement dans des ensembles indépendants et est donc impactée par la crise sanitaire de manière frontale et totale.

Malgré un système qui lui garantit son statut d’intermittent du spectacle jusqu’à l’été prochain, les perspectives restent incertaines. « Je subis des annulations qui vont jusqu’à septembre 2021, surtout à l’étranger. Nous devons nous adapter, reporter les grosses productions, changer les programmes pour réduire l’effectif, faire des programmes d’une heure sans entracte pour éviter les concentrations et les déplacements, développer les projets en plein air, etc. »

Fort heureusement, quelques projets sont maintenus mais Jin-Hi reste prudente et s’interroge : « Nous avons un Gala Carmen au Grand Théâtre de Provence mais nous suivons les évolutions au jour le jour. En 2021, j’ai une grosse production de l‘Opéra « Pelléas et Mélisande » de Debussy aux Théâtres de Lille, Caen et Champs-Elysées. »

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